Naissance de Joseph Émile Fournier

Ma poursuite commence à L’Islet en 1891. Joseph Émile Fournier nait le 10 avril 1891 dans le deuxième rang, dit des Belles Amours, de la Paroisse de Notre-Dame-de-Bonsecours de L’Islet [1] située dans la région de la Côte-du-Sud de la Province de Québec. Ses parents sont Joseph Abraham Fournier (1856-1922) cultivateur et Marie Emma Bélanger (1864-1913), tous deux nés et mariés [2] à L’Islet. Émile est baptisé le lendemain. Son parrain est Blaise Caouette et sa marraine Eugénie Bélanger, sœur de la mère de l’enfant et épouse du parrain. Le père est absent de la cérémonie.

Acte de baptême, Registres d’état civil et registres paroissiaux (Collection Drouin), image d1p_10131116 [3]

Une première surprise m’attend à la consultation du recensement de 1901. Je croyais qu’Émile n’avait qu’une sœur prénommée Yvonne. Je lui découvre un frère et trois sœurs dans ce document. Après la consultation des Registres d’état civil et registres paroissiaux de la Collection Drouin sur Ancestry, je trouve deux autres sœurs mortes très jeunes, dont une à la naissance. Joseph et Emma Fournier ont donc eu sept enfants, cinq filles et deux garçons. Émile est le cinquième de la fratrie.

Recensement du Canada 1901, image z000146817 [4]

PrénomsNaissanceLieuDécèsLieu
Marie Délia30 octobre 1886L’Islet28 janvier 1904L’Islet
Joseph Albéric11 janvier 1888L’Islet13 juillet 1953L’Islet
Marie Emma Ivonne8 décembre 1888L’Islet28 juillet 1975Lévis
Marie Reine Angéline14 juin 1890L’Islet14 juillet 1890L’Islet
Joseph Émile10 avril 1891L’Islet7 juin 1979Trois-Rivières (Pointe-du-Lac)
Marie Lucie Emma19 juin 1892L’Islet9 août 1901L’Islet
Anonyme (fille)26 août 1893L’Islet26 août 1893L’Islet
FAMILLE DE JOSEPH ABRAHAM FOURNIER ET DE MARIE EMMA BÉLANGER [5]

Entre l’âge de 10 et 13 ans, Émile perd deux sœurs, Lucie en 1901 décédée à l’âge de neuf ans, et sa sœur aînée Délia en 1904, âgée de dix-sept ans. Je ne connais pas les causes de ces décès. Est-ce qu’elles sont mortes à la suite d’une maladie ou victimes d’un accident? On peut supposer toutefois que leur disparition a marqué le jeune Émile. Voici donc une nouvelle piste de recherche. Quelle place prend la mort, particulièrement la mortalité infantile, dans la vie familiale au Québec au début du XXe siècle? Je tenterai d’y répondre dans un futur billet.


Notes et Sources :

[1] J’utiliserai le vocable « L’Islet » dans le reste du texte.

[2] Leur mariage a été célébré le 26 janvier 1886. Ancestry.com. s.d. (consulté le 13 mars 2023). « Registres d’état civil et registres paroissiaux (Collection Drouin), Québec, Canada, 1621 à 1968». https://www.ancestry.com. Image d1p_10130927.

[3] Ancestry.com. s.d. (consulté le 13 mars 2023). «Registres d’état civil et registres paroissiaux (Collection Drouin), Québec, Canada, 1621 à 1968». https://www.ancestry.com. Image d1p_10131116.

[4]FamilySearch.org. s.d. (consulté le 13 mars 2023). «Canada Census, 1901». https://familysearch.org/ark:/61903/1:1:KH5W-2DY : 23 February 2021). Images z000146816 et z000146817.

[5] Ancestry.com. s.d. (consulté le 13 mars 2023). «Registres d’état civil et registres paroissiaux (Collection Drouin), Québec, Canada, 1621 à 1968». https://www.ancestry.com. Images d1p_10130950, d1p_10140202, d1p_10131003, d1p_10131031, d1p_10131084, d1p_10131089, d1p_10131116, d1p_10131155, d1p_10140103, d1p_10131197.

Ma première poursuite

Plusieurs ancêtres attisent ma curiosité. Mon arrière-grand-père paternel Phydime Rock Arthur Bélanger de L’Islet était arpenteur. Dans les années 1880, il est engagé par le gouvernement fédéral pour arpenter dans l’Ouest canadien. Il s’établit à Ottawa avec sa famille en 1891. Il sillonne le pays du Manitoba jusqu’à la Colombie britannique, et même les Territoires du Nord-Ouest, jusqu’à sa mort en 1917. Quatre de ses fils se sont installés dans cette région, deux au Manitoba, deux autres, d’abord en Alberta puis en Colombie Britannique. J’aimerais refaire leur périple dans ces contrées.

Tout comme près d’un million de Canadiens français, mon arrière-grand-père maternel Rémi Perras de Saint-Rémi-de-Napierville tente sa chance aux États-Unis au début du XXe siècle. Il entraîne sa famille, dont ma grand-mère Alma, à Kankakee en Illinois et l’aventure dure dix ans. Que de questions : pourquoi l’Illinois plutôt que la Nouvelle-Angleterre? Comment la famille s’est-elle intégrée au mode de vie américain? Y-a-t-il une communauté francophone à Kankakee comme les « Petits Canadas » de l’Est américain?

J’ai choisi toutefois d’en savoir plus sur mon grand-père maternel, Émile Fournier, originaire de L’Islet et voyageur de commerce pendant près de quarante ans pour l’entreprise Cassidy Limitée. Ce choix est motivé par le décès de ma mère Viviane Fournier en 2015 et de son frère Gaston Fournier en 2013. La perte de ces derniers témoins directs d’une période de la vie familiale me pousse à colliger les souvenirs de ceux et celles qui restent. Soyez sans crainte, je reviendrai à mes arrière-grands-pères.

Émile Fournier est l’aïeul que j’ai connu le plus longtemps, soit 25 ans. J’ai côtoyé un grand-père à la retraite, mais je sais peu de chose de son enfance, son éducation et son séjour à Montréal où il rencontre et épouse Alma Perras revenue de Kankakee. Comment et pourquoi un fils de cultivateur devient-il voyageur de commerce, métier qu’il pratique dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie de 1920 à 1960 environ? Quelles sont ses tâches? En quoi consiste une journée type? Quels moyens de transports utilise-t-il pour couvrir un si grand territoire? Comment communique-t-il avec ses clients?

J’essaierai de répondre à toutes ces questions dans les prochains billets. Ma poursuite sera-t-elle facile ou semée d’embuches? C’est ce que vous apprendrez en m’accompagnant dans mon périple.